Abstract: | À la pénurie de main-d'oeuvre observée en Côte d'Ivoire au début des années 1960 s'est substituée en moins d'un quart de siècle, une sous-utilisation des ressources humaines mises en disponibilité par les régimes démographique et scolaire. Cet article rend compte de cette rapide transition et émet quelques hypothèses sur les causes d'un passage aussi rapide entre la pénurie et la sous-utilisation de main-d'oeuvre sur le marché du travail ivoirien. Les problèmes de l'emploi urbain proviennent d'une croissance plus forte de la population active urbaine par rapport aux possibilités réelles de création d'emplois de l'économie urbaine. La première résulte de l'intensité des migrations tant internes qu'internationales qui elles-mêmes résulteraient des disparités économiques entre milieux urbain et rural d'une part et entre la Côte d'Ivoire et ses voisins d'autre part. Le niveau relativement faible de la croissance de l'emploi moderne pourrait être dû non seulement à l'intensité capitalistique élevée des investissements effectués mais aussi et surtout à la faiblesse de l'accumulation interne du capital et de la demande intérieure; ces deux derniers facteurs étant à la base du blocage du développement industriel qu'expérimente la Côte d'Ivoire. Si l'on veut réduire les deséquilibres quantitatifs sur le marché du travail, il faudrait agir à la fois sur les facteurs de l'offre et de la demande de main-d'oeuvre. Bibliogr., notes, réf., rés. en anglais. |