Abstract: | La recherche scientifique dans le Tiers-Monde, et plus particulièrement en Afrique noire, est encore aujourd'hui un appendice lointain de l'activité scientifique et technologique dans les pays industrialisés. Le sous-développement scientifique, loin d'être un caractère intrinsèque de l'activité de production des connaissances dans le Tiers-Monde, apparaît comme le résultat historique de l'intégration de cette activité dans le procès mondial de production des connaissances, géré et contrôlé, dans son ensemble, par les pays du Nord. La première partie de l'article énumère neuf traits les plus saillants de cette dépendance, de cette extraversion scientifique, à seule fin de définir, a contrario, dans la deuxième partie, les conditions actuelles d'une science auto-centrée: l'équipement scientifique; bibiothèques, archives, publications; échanges horizontaux Sud/Sud; sortir du ghetto; être lucide; tirer parti des cadres expatriés; rendre plus efficients les voyages d'étude; désenclaver les savoirs anciens; revaloriser les langues du terroir. Notes, réf., rés. aussi en anglais et en allemand. |