Abstract: | De création récente, l'université africaine a connu une expansion fulgurante. Elle devait stimuler l'économie, notamment par la formation des cadres. Or, aujourd'hui elle serait devenue une institution budgétivore, productrice à coût élevé d'un nombre pléthorique de diplômés dont l'économie n'a plus besoin. Cet article esquisse l'évolution de l'université en Afrique subsaharienne pour révéler les dysfonctionnements qui handicapent son développement. Dénonçant l'absence totale de planification et de gestion du système universitaire, l'auteur signale que le développement quantitatif du système s'est effectué de façon déséquilibrée, profitant pour l'essentiel aux disciplines à caractère littéraire et juridique, au détriment des disciplines scientifiques et technologiques. Le fait que le secteur public ait été le débouché quasi exclusif des diplômés de l'université est une des causes majeures de cette situation. Or, les programmes d'ajustement structurel ayant imposé l'arrêt de recrutements dans la fonction publique, les diplômés de l'enseignement supérieur se sont trouvés en chômage. L'université a besoin d'une réorientation profonde des formations et d'une redéfinition politique de son rôle dans l'ensemble du système éducatif. Notes, réf. |