Abstract: | Le 30 novembre 1993 marque l'ouverture des premières 'assembly areas' (aires de cantonnement et de démobilisation) au Mozambique. Il y a dans le pays 29 camps du gouvernement et 20 de la Renamo (Resistência Nacional Moçambicana). L'auteur oeuvrait alors comme Volontaire des Nations Unies, chargé des aspects civils, techniques et administratifs de la démobilisation des militaires, au camp gouvernemental de Lichinga, dans la province de Niassa. Cet article est un témoignage de la transition politique au Mozambique vécue au camp de Lichinga par un 'travailleur du maintien de la paix' et des militaires qui ne veulent plus l'être. L'auteur démontre que si la démobilisation des militaires et la tenue d'élections générales constituent les pièces essentielles du programme onusien de 'normalisation de la vie', elles le contredisent néanmoins. Les élections prolongent une opposition et divisent des mouvements politiques, par ailleurs unis par la nécessité d'une réconciliation nationale; la démoblisation, pour sa part, libère des forces qui facilement peuvent se retourner contre la socialité renaissante. La réintégration de ces forces vives, démilitarisées, devient alors la condition même du processus de paix. Rés. en anglais, en français et en portugais (p. 399-400). |