Abstract: | Cet article se veut une réaction aux opinions de E. Grégoire et O. de Sardan qui se sont montrés, entre autres dans 'Politique africaine' (no. 61 (1996), p. 117-121), favorables au coup d'État des militaires au Niger le 27 janvier 1996. Or, si l'on suit les arguments avancés par ceux-ci: incompétence du gouvernement civil, ambiguïté des processus électoraux, mauvais fonctionnement des nouvelles institutions, risque de guerre civile, il convient de prescrire une mise sous tutelle de l'État par les forces armées nationales dans la quasi-totalité des pays situés au sud du Sahara. Il ne faut d'ailleurs pas oublier que les militaires, crédités d'une éthique de la discipline et de la rationalisation bureaucratique, ont lamentablement échoué en Afrique. Si l'on doit dénoncer au Niger l'inefficacité du pouvoir élu, doit-on pour autant oublier le laxisme et l'incohérence économique des régimes d'avant 1991, ceux de Kountché puis de Saïbou, les deux présidents militaires qui tenaient le pays depuis 1974? Une analyse valable du coup d'État devrait prendre en compte les enjeux sectoriels dans la complexe société nigérienne. En applaudissant le coup d'État, on ne fait qu'inciter d'autres armées à se lancer dans des aventures déstabilisatrices tout en imposant une nouvelle restriction des libertés publiques. Note, réf. |