Abstract: | Le lien territorial est le fondement de l'ordonnance politique de l'État moderne. Même si ce lien n'est pas la seule modalité possible de constitution d'organisations macrosociales, il a été imposé à un niveau mondial par la diffusion du modèle de l'État-nation. L'affirmation de la frontière d'État en Afrique en constitue une étape particulièrement significative. Une enquête sur les temporalités et des modalités de la répartition coloniale permet d'identifier les phases d'un processus qui a abouti à la subdivision de l'Afrique et à l'avènement de la frontière linéaire. Les conséquences de ce découpage sur les formes pré-existantes de construction sociale et sur les identités collectives africaines montrent que cette opération ne prend pas en considération les formes autochtones de la territorialité, et qu'elle se révèle même incapable de les lire. Le maintien des frontières coloniales après l'indépendance des États africains est la manifestation des difficultés presque insurmontables qui naissent dès que l'on essaie de secouer le carcan rigide des frontières afin de reconstituer sur le territoire des formes alternatives d'identité. Notes, réf., rés. en anglais et en français, texte en italien. |