Abstract: | La plupart des juristes au temps colonial n'ont pas rapporté les règles et institutions juridiques à la normativité globale de la culture qu'elles exprimaient. Ce faisant, ils en ont le plus souvent dénaturé le sens. Leur compréhension de la situation de la femme africaine en fournit un bel exemple. Dans ce but, l'auteur examine la façon dont les juristes français se sont représenté au temps colonial, à travers leur vision européocentrique et évolutionniste, la condition juridique, sociale et économique de la femme mariée en Afrique noire. Plus spécialement, l'auteur s'attache à la relation mari-femme dans le cadre des sociétés agraires traditionnelles. Le droit traditionnel de la femme mariée était fondé sur la complémentarité réciproque des sexes, et c'étaient les conditions nouvelles entraînées par la colonisation qui ont modifié la répartition des charges du ménage le plus souvent au détriment des femmes. Notes. |