Abstract: | A lire la presse ivoirienne, un clivage ressort entre deux lignes de réflexion sur l'école et les déscolarisés. La ligne officielle interprète le phénomène des déscolarisés comme le négatif inévitable de l'efficacité scolaire et de la valeur des titres, sans considérer si l'exclusion a un rapport avec le statut social des parents, si elle diffère entre les filles et les garçons. La réflexion sociale commune aux parents et aux élèves associe la réussite à une aptitude sociale des parents, définie par la capacité de financer toute la durée d'études. Face à un système éducatif de plus en plus sélectif, les exclus de l'institution scolaire n'ont d'autres possibilités que de presser leurs collectifs familiaux de leur assurer la poursuite des études dans des établissements privés et coûteux. De cette pression découle des résultats inégaux selon les fractions de classes concernées, toutes affectées cependant par l'altération des conditions de vie sous l'effet de la crise. Si la société abidjanaise ait réussi jusqu'à présent à supporter les conflits et les tensions liés à l'accroissement de la population déscolarisée, en 1986, le seuil semble bien atteint. Note, réf. |