Abstract: | Le Cameroun a été deux années de suite (1998 et 1999), classé en tête des pays les plus corrompus du monde par Transparency International, une organisation non gouvernementale spécialisée dans l'étude de la corruption. Selon une étude réalisée par GERDDES-Cameroon et publiée par la Fondation Friedrich Ebert en juin 1999, deux principales raisons expliquent la corruption au Cameroun: l'impunité des auteurs et complices des actes de corruption et le bas niveau des salaires des fonctionnaires et agents publics. Le système répressif actuel punit à la fois le corrompu aussi bien que le corrupteur. En incriminant le corrompu aussi bien que le corrupteur on crée une situation dans laquelle la preuve devient quasiment impossible. De fait, dès lors que le fonctionnaire ou l'agent public sollicite expressément ou implicitement des dons, promesses ou des présents et que l'usager y consent ou les exécute, tous les deux tombent sous le coup de la loi pénale. Aucun d'eux n'a alors intérêt à engager une quelconque situation en vue d'informer un officier de police judiciaire. Pour lutter contre la corruption, il faudrait alors adopter un système qui faciliterait la répression, notamment en supprimant l'incrimination du corrupteur. De plus, on devrait insérer dans les statuts particuliers de certains corps sensibles la corruption dans la gamme des fautes disciplinaires, afin de permettre aux instances compétentes de ces corps en la matière de prendre des sanctions directement, comme la révocation automatique. Notes, rés. en anglais (p. 290). |