Abstract: | L'état de la politique comparée en Afrique reflète la faiblesse institutionnelle de la science politique elle-même. Il n'y a pas de science politique africaine en tant que champ structuré. Elle est plutôt caractérisée par une atrophie du cadre institutionnel, une faiblesse de l'appareil théorique local, un enclavement ou une complète extraversion des politologues. D'où l'importance des modèles explicatifs élaborés de l'extérieur et appliqués à l'Afrique, tels le modèle fonctionnaliste du développement politique et le modèle développementaliste centre-périphérie. Une autre thématique est celle de l'État et du pouvoir. À partir des années 1990, avec la thématique de la démocratisation, le projet comparatif devient plus explicite et marque un réel changement épistémologique. Les études comparatives africaines se trouvent au centre d'une controverse récurrente aux implications épistémologiques importantes: l'Afrique est-elle un objet d'étude banal ou singulier? Quelle que soit la réponse la place de l'Afrique dans la politique comparée est incontestablement à reconstruire, et ce n'est ni le repli épistémologique, ni la capitulation théorique et conceptuelle qui serviront ce projet. Bibliogr., rés. (p. 7). |