Abstract: | L'obó est le terme qui désigne les forêts réputées primaires de l'archipel très accidenté de São Tomé e Príncipe, petit État du golfe du Biafra. Il s'agit pour l'essentiel d'épaisses forêts ombrophiles submontagnardes et de forêts néphéliphiles à endémisme végétal moyennement marqué. Le rapport qu'entretiennent les Saotoméens avec cette forêt sont intéressants, car ces îles connaissent une dualité fondée sur la coexistence d'un immense massif forestier situé complètement en dehors de la sphère sociale et d'un territoire périphérique profondément humanisé. L'auteur se penche sur l'histoire de la découverte de l'île par les Portugais en 1470, des défrichements puis de l'abandon de la culture de la canne à sucre. Plus tard, au XIXe et au début du XXe siècles, la forêt (l'obó) recule devant les cycles successifs du café et du cacao. Longtemps l'obó a été considéré comme le domaine des Angolares, descendants des esclaves fugitifs ou rescapés des naufrages de navires négriers qui les emmenaient vers le Brésil. En dépit de la croissance démographique actuelle, l'obó reste en marge de la vie économique et sociale du pays. L'écotourisme pourrait cependant constituer à terme une activité valorisante. Bibliogr., rés. en français et en anglais. [Résumé extrait de la revue, adapté] |