Abstract: | L'Afrique apparaît d'abord dans le discours abolitionniste de Victor Schoelcher comme le révélateur de l'aptitude du 'Nègre' à la civilisation. Son premier ouvrage abolitionniste, 'De l'esclavage des Noirs et de la législation coloniale' est publié en 1833. Brossant, d'après des récits de voyage, un tableau des sociétés africaines, il y découvre les preuves de l'égalité en nature des noirs avec les blancs. Égalité humaine qui ne va pas cependant de pair avec l'égalité des cultures: de façon générale: les peuples africains se situent, selon Schoelcher, à 'un degré de civilisation' inférieur à celui des pays occidentaux. S'interrogeant sur ce handicap, il l'appréhende d'une part comme un retard dû à de 'fâcheuses' circonstances (corruption des sociétés africaines par la traite, conditions climatiques, isolement), d'autre part - au moins pour les Éthiopiens qui ont été, selon lui, les 'éclaireurs de l'humanité' - comme l'effet d'une dégénérescence. En tout état de cause, le devoir des peuples plus avancés dans la voie de la civilisation - Européens ou nègres libres américains éclairés - est d'éduquer les Africains en leur inculquant la culture occidentale. Bibliogr., notes, réf., rés. en français et en anglais. [Résumé extrait de la revue] |