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Periodical article | Leiden University catalogue | WorldCat |
Title: | L'islam au sud du Sahara: une saison orientaliste en Afrique occidentale: constitution d'un champ scientifique, héritages et transmissions |
Author: | Triaud, Jean-Louis |
Year: | 2010 |
Periodical: | Cahiers d'études africaines (ISSN 0008-0055) |
Volume: | 50 |
Issue: | 198-200 |
Pages: | 907-950 |
Language: | French |
Geographic terms: | French West Africa France |
Subjects: | African studies Islamic studies colonial period |
About persons: | Octave Victor Houdas (1840-1916) Ernest François Maurice Delafosse (1870-1926) Henri Gaden (1867-1939) |
Abstract: | L'Afrique occidentale française a connu une 'saison orientaliste', des années 1890 aux années 1920. L'hypothèse a été émise d'une influence déterminante des modèles de l''École d'Alger' et des Bureaux arabes. Selon l'article, un orientalisme proprement 'sénégalo-soudanais' se met en place à l'initiative de trois hommes, O. Houdas, M. Delafosse et H. Gaden. Ce groupe savant considère alors le champ subsaharien, non comme une périphérie, mais comme une province culturelle particulière avec sa propre centralité. La théorie de l''islam noir', au début du XXe siècle, va dans le même sens. Elle vise à couper l'islam subsaharien des tuteurs arabes et à autonomiser l'étude de cet islam par rapport au monopole des orientalistes du Maghreb, par une revalorisation culturelle des sociétés subsahariennes, une attention aux textes locaux comme instruments d'habilitation d'une histoire et d'une ethnographie de ces sociétés, et l'adoption de concepts adaptés à ce terrain. Cependant, ce décentrement du savoir islamologique accumulé au Maghreb ne va pas de soi, aussi bien pour les arabisants du Maghreb que pour les ethnologues de l'Afrique subsaharienne. L'action de ce groupe savant se distingue, en outre, de l'expertise proprement coloniale d''Affaires musulmanes', incarnée, entre autres, par Paul Marty. Une telle expertise, qui tient parfois lieu de bibliothèque de référence, à défaut d'une bibliothèque orientaliste diversifiée, a aussi servi de repoussoir, en rendant l'objet 'islam' suspect - aussi bien aux yeux des chercheurs de l'époque qu'à ceux de la période des indépendances. Cette littérature de surveillance a contribué à entretenir l'idée que la 'question islamique' relevait d'autres paradigmes que ceux des 'Études africaines'. La fin de l'article met en perspective la chaîne des héritiers, du côté francophone, notamment, en un premier temps, dans le domaine des études peules, et, du côté anglophone, par la relève qui s'opère dans le catalogage extensif de manuscrits subsahariens. Cette reconnaissance des chaînes de transmission jusqu'à l'époque actuelle, ainsi que le nouveau transfert qui s'opère du côté africain (Hampâté Bâ), témoigne des liens et des ruptures qui existent entre cette première 'saison orientaliste' et celle qui se développe, de façon multiforme et plus éclatée, à partir des années 1960. Bibliogr., notes, réf., rés. en français et en anglais. [Résumé extrait de la revue, adapté] |